Le 7 décembre dernier la commission moyen de paiements de l’ACSEL a initié un cycle de réflexion d’un an sur « les nouvelles offres de paiement ».
Cette première newsletter de l’année est l’occasion de revenir sur le pourquoi de ce cycle de réflexion, les objectifs et l’organisation de celui-ci, les premiers retours suite à la plénière de lancement et les prochains ateliers à venir.
Pourquoi ce cycle de réflexion sur les nouvelles offres de paiement ?
La multiplication de « nouvelles offres de paiement » entraine une réelle confusion dans la perception que les utilisateurs ont des moyens de paiement, que ce soient les consommateurs ou les marchands, et ce, tant sur Internet que dans le monde physique.
Force est de constater que nous ne sommes qu’au début de la révolution des paiements : monnaie électronique, cartes prépayées, paiement mobile NFC, paiement mobile à distance pour un achat en magasin, programmes de paiement émis par des enseignes, co-branding, SEPA, virements de proximité, chèques cadeaux dématérialisés …
Le paiement par mobile, qui fait l’objet d‘une grand créativité, est encore très disparate en termes de solutions. En particulier les nombreux « faux départs » du paiement mobile NFC depuis près de six ans ont lassé nombre d’interlocuteurs et rendent difficile l’accompagnement du changement vers ces nouveaux usages.
Le développement de boutiques de contenu (de type Apple Store) auquel on assiste pousse à la multiplication des paiements de petits montants à une large échelle (mondiale) ce qui a un effet tant sur le modèle économique des acteurs que sur les modalités de création et de circulation monétaire.
Coté acquisition, la donne n’en est pas moins compliquée : nouveaux établissements de paiement offrant des offres d’acquisition basées sur de nouveaux modèles économiques, problèmes d’acquisition transfrontière, nouveaux schémas internationaux (comme China Union Pay), débats incessant sur l’interchange , acteurs de la distribution qui réfléchissent à des systèmes alternatifs, ..
Les nouvelles directives (DSP, DME2,..) en œuvre ou en cours de finalisation sont censées apporter plus de clarté dans l’environnement juridique, mais au regard des questions sans cesse plus nombreuses de nos adhérents il est clair que cet environnement manque de visibilité et de clarté.
Malgré une volonté d’harmonisation européenne, les règles du jeu restent très différentes d’un pays de l’UE à l’autre, ce qui conduit à de réelles distorsions de concurrence. Pour cette raison, nombre d’acteurs français pourraient envisager de d’ installer leurs activités dans d’autres pays de l’UE.
Par ailleurs, différentes voix commencent à s’élever (associations de consommateurs, journalistes, …) pour demander plus de clarté dans cette profusion d’offres afin que les risques soient bien maîtrisés par chacun. Sans oublier la crainte récurrente et parfois légitime de la fraude, du blanchiment ou encore des escroqueries en tous genres autour du paiement. La confiance, thème central dans les réflexions de l’Acsel, est au cœur de l’écosystème du paiement
Enfin, la France se doit de se donner les moyens de rester un des pays leaders dans le domaine des paiements, comme l’historique de la carte à puce et plus spécifiquement de la carte bancaire a pu le montrer par le passé. Et l’ACSEL souhaite favoriser les réflexions propres à développer un écosystème favorable au développement de ces nouveaux ??champions du paiement.
Commerçants, consommateurs, intégrateurs, établissements de paiement, conseillers, opérateurs télécoms, banques sont tous concernés par ces évolutions et ces interrogations. Et tous sont partie prenante au sein des débats menés à l’Acsel. Autant de raisons qui rendaient à notre sens primordial l’organisation d’un tel cycle de réflexion. Lire le programme du cycle.
Laurent Nizri, administrateur de l’ACSEL,
responsable de la commission moyens de paiement.
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