L’ACSEL a inauguré, le 28 novembre, sa Commission Métiers & Numérique sur « l’impact du numérique sur les métiers et les organisations » avec le soutien de Hay Group qui en assure la Présidence.
Bernhard Opitz, DRH adjoint du PMU et Jean Charles Brandely directeur général btob chez Solocal ont partagé leurs expériences et apporté un regard croisé sur la transformation digitale de leurs entreprises.L’impact de la technologie sur les usages, la dimension internationale et les ouvertures réglementaires ont largement impacté les activités de ces deux entreprises historiques dont la part du digital connait aujourd’hui une croissance à deux chiffres.
Les modifications des usages, l’effet de rajeunissement de la clientèle – notamment pour le PMU – la pénétration de plus en plus forte de l’internet et du mobile ont poussé cette marche forcée vers la transformation des entreprises. « Nous constatons le fléchissement des points de vente physiques, notamment avec le rajeunissement des parieurs » précise Bernhard Opitz.
L’ouverture à la concurrence de secteurs jusque là « préservés » (renseignements téléphoniques pour Pages Jaunes, ouverture des jeux et paris pour le PMU) et les outils numériques ont favorisé l’apparition de challengers agiles et dotés de fortes capitalisations. Pour le PMU, il fallait faire face à l‘ouverture de la concurrence en ligne qui connaît la plus forte croissance. Pour Solocal, Google Facebook, LeBonCoin ont fait bougé les lignes.
Ces deux parcours vers la digitalisation ont suivi des étapes assez similaires et les deux intervenants s’accordent sur un certain nombre de points clés :
La transformation doit venir de l’intérieur de l’entreprise et être incarnée au plus haut niveau. Ce changement a été marqué par l’arrivée de Jean-Pierre Remy chez Solocal et Philippe Germond au PMU.
Pour faire face à une concurrence accrue il faut aller vite. « Il nous fallait 18 mois pour sortir un site quand Google dans le même temps en était à sa 18ème release » explique Jean-Charles Brandely. « Nous devions lancer très vite une offre sur les paris sportifs, domaine dans lequel nous n’étions pas présents » précise Bernhard Opitz.
Une organisation agile qui s’affranchit d’une hiérarchisation verticale est indispensable.
« Une trop forte hiérarchisation est un facteur de ralentissement» explique Jean-Charles Brandely. Il faut briser la chaîne hiérarchique mais aussi constituer de petites équipes pluri disciplinaires pour organiser la montée en compétence et la façon de travailler : DSI et juristes pour le PMU (dont l’activité est fortement réglementée), développeurs et marketeurs chez Solocal.
L’apparition de nouveaux compétiteurs impacte les organisations et les compétences
Aujourd’hui, les concurrents de Solocal sont La Fourchette, SeLoger. Les vendeurs généralistes de l’annuaire papier ne pouvaient faire face à une concurrence très spécialisée. Solocal s’est réorganisé en cinq Business Unit et a développé des lignes de produits sectoriels.
« Le PMU a constitué une Task Force en interne pour développer la plate-forme des paris sportifs pour faire face à la concurrence » explique Bernhard Opitz.
Tracer la route vers la digitalisation pour accompagner le changement en interne
Solocal a mis en place son programme Digital 2015, avec 8 chantiers pour « embarquer » les 5.000 collaborateurs. « Le numérique a changé nos métiers, nos vendeurs d’espaces publicitaires papier doivent devenir des conseillers numériques, en référencement, en publicité online » précise Jean-Charles Brandely.
Côté PMU, les 30 chantiers du programme PMU 2020 jalonnent le parcours de la digitalisation de l’entreprise. « Il faut sortir de l’ère du petit blanc au café et ré-enchanter l’univers des paris pour les nouvelles générations » explique Bernhard Opitz. Le PMU ouvre de nouveaux concepts d’espaces de convivialité les « PMU City », équipés notamment de grands écrans muraux, d’écrans tactiles d’information et d’accès aux données…..
Solocal a organisé les Make It Day permettant à de petites équipes de se constituer entre collaborateurs pour proposer, en 24 heures, un projet innovant. « Nous avons été surpris de l’engouement spectaculaire des Make It Day auprès des collaborateurs et de leur capacité à s’approprier le numérique » avoue Jean-Charles Brandely. 200 personnes ont proposé 30 projets. Trois d’entre eux ont d’ailleurs été développés par Solocal.
Le PMU a lancé de son côté un « appel aux salariés » pour recenser les compétences et les appétences pour le numérique avec ce slogan « changer de poste ».
Recruter les talents digitaux et convaincre nécessite un travail sur la marque employeur
« Ce n’est pas toujours facile de convaincre un jeune talent du digital de venir travailler chez Solocal plutôt que chez Google ou FaceBook » confie Jean-Charles Brandely. Pour cela, il faut « valoriser » la marque de l’entreprise. « Chez Solocal nous expliquons que les décisions se prennent localement et que les collaborateurs sont en charge de ces décisions contrairement à certaines belles marques dont les instances décisionnaires se trouvent en Silicon Valley ». Un gros travail sur la marque employeur est nécessaire pour faire venir les talents du digital.
Organiser des parcours métiers et de reconversion
Le turnover des collaborateurs chez Solocal et au PMU est très faible. De nombreux métiers évoluent et il faut préparer les personnes dans cette perspective. Il y a de gros enjeux de reconversion. « Au PMU il y a 400 métiers dont nombre sont ou seront impactés par le numérique », explique Bernhard Opitz
et mêler les cultures jusque dans l’aménagement des lieux de vie de l’entreprise
Parmi les 30 chantiers du PMU il y a un chantier « culturel ». Il a fallut vaincre les blocages pour remplacer l’ « espace fumeur » par un espace « salle de détente ». Chez Solocal on a décloisonné les espaces de travail, là aussi, malgré de fortes résistances. Pour « passer en douceur » on a d’abord installé des parois en verre avant de complètement décloisonner. La culture salle de détente TV, babyfoot est nouvelle
Pour conclure, quels sont les métiers d’avenir et les nouvelles compétences ?
Pour ces deux spécialistes, il faut retenir : les community managers car le contenu concerne toutes les fonctions de l’entreprise, la data et la business intelligence, l’ergo design et un besoin de plus en plus fort de chef de projet pour gérer ces nouveaux modes d’organisation projets.
Le quart d’heure start up
En fin de séance, l’ACSEL a donné la parole à Hunteed, une start-up spécialisée dans le recrutement. Partant du constat que 40% des recrutements viennent du réseau ou de la cooptation.
Olivier Croce son co-fondateur a présenté un projet de plate-forme de recrutement en ligne basée sur les réseaux sociaux et les recommandations. And reflects a more realistic view of the causes official assertion for marital breakdown.
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