Ils/Elles font l’Acsel – Rencontre avec Muriel Barnéoud
Début septembre, nous avons échangé avec Muriel Barnéoud, Directrice de l’Engagement Sociétal du Groupe La Poste et Vice-Présidente de l’Acsel.
Muriel, pouvez-vous revenir en quelques phrases sur votre parcours ?
Après quelques années dans un des grands cabinets d’audit de la place au début des années 90, je choisis La Poste qui me séduit très vite par la multiplicité des défis à relever, leur complexité, et surtout, pour son indéfectible engagement, malgré vents et marées, au service de ses clients et de la société tout entière, déjà…
Je ne me doute pas alors que je vais y exercer des métiers très différents et finalement alimenter cette flamme sans voir passer les années : de CEO de Docaposte, la filiale numérique du Groupe, à directeur industriel, en passant par pilote de grands projets de reingeneering…et en rejoignant ensuite la direction de l’Engagement Sociétal du Groupe La Poste.
Dès mon arrivée à la tête de Docaposte, je prends conscience de l’importance et de l’intérêt à mobiliser et à donner de son temps dans les écosystèmes professionnels (Administratrice du Syntec numérique, Présidente du collège des éditeurs de logiciels, Administratrice de COM MEDIA et… Administratrice de l’Acsel).
Pourquoi avez-vous décidé de vous investir au sein de l’Acsel ?
Je l’ai fait au départ en tant que dirigeante de Docaposte, très intéressée par une communauté et une force de frappe sur le numérique, fédérant des entreprises digital natives mais aussi des acteurs bien plus traditionnels sur leur chemin vers le numérique.
Au moment de mon arrivée à la tête de l’Engagement Sociétal du Groupe, je me suis posée la question de conserver mon investissement dans le monde numérique ou de prendre de nouvelles responsabilités dans celui de la RSE.
J’ai confirmé mon choix de l’Acsel, doublement. Tout d’abord, l’ouverture et la dynamique de l’association me plaisaient. Par ailleurs, je suis animée par la conviction que nous ne changerons le monde que si d’autres univers que les experts de la RSE embarquent aussi ces préoccupations dans leurs métiers. Or j’ai été sincèrement frappée de constater à quel point la tech d’une part, et le monde de la RSE d’autre part, s’ignorent. C’est une énorme perte d’énergie et d’opportunités. A l’Acsel, je cherche à faire se rencontrer ces deux univers.
En tant que directrice de l’engagement sociétal au sein du groupe La Poste, comment comptez-vous faire rayonner les sujets liés à la RSE au sein de l’Acsel ?
13 millions de Français sont en difficulté avec le numérique, ses outils, ses logiques… en 2019 c’est juste un handicap insupportable et majeur pour notre société, autant que l’illettrisme, ce n’est ni quelque chose que nous pouvons ignorer, ni quelque chose dont nous pouvons nous exonérer… qu’il s’agisse de nos clients, de nos patients, de nos collaborateurs, de citoyens, de pairs… et il ne s’agit pas que d’une rupture de génération, certaines des personnes en difficulté utilisent même des réseaux sociaux, mais… sans être capables de dérouler une démarche administrative en ligne… Je ne peux pas croire qu’il ne soit pas dans les gènes de la « tech » d’être moins inclusive que les autres grandes ruptures technologiques qui l’ont précédée, je ne crois pas que des univers qui parlent UX et customer journey ne cherchent pas à faciliter aussi la vie de ceux pour qui c’est plus compliqué, faute de savoir, faute d’accès… Pour faire bref, nous devons nous impliquer pour changer les choses et prendre notre part de responsabilité.