Ils/Elles font l’Acsel – Rencontre avec Bernard-Louis Roques

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Temps de lecture : 3 minutes

Début janvier, nous avons échangé avec Bernard-Louis Roques, Co-fondateur et Directeur Général de Truffle Capital et Administrateur de l’Acsel. 

 

  • Pourriez-vous revenir en quelques phrases sur votre parcours ?

 

J’ai commencé en tant que trader pour la banque HSBC avant de me lancer dans le monde de l’entreprise en créant une structure dans le domaine de la robotique, que j’ai revendue à un grand groupe avant de lancer un fond de Venture Capital avec deux autres associés. L’un d’eux était le patron d’ABN Amro, j’ai donc commencé par créer une activité de Venture Capital chez eux, puis 18 mois plus tard j’ai co-fondé Truffle Capital avec le Docteur Philippe Pouletty, lui-même un médecin, chercheur à Stanford et devenu entrepreneur. Nous avons conçu un fonds de Venture Capital avec un ADN entrepreneurial très fort dès l’origine, avec une vocation à construire des entreprises technologiques innovantes.

 

  • Pourquoi avez-vous décidé de vous investir au sein de l’ACSEL ?

 

Depuis 2014, nous sommes focalisés sur la fintech et l’insurtech. La digitalisation du secteur de la finance ouvre un challenge extraordinaire, et massif puisque ce secteur représente 13% du PNB des économies développées. Nous sommes dans une période critique à la veille de grands bouleversements et nous sommes convaincus que la France a un rôle de premier plan à jouer à un moment où les cartes sont redistribuées. Dans le domaine de la fintech, être au coeur de l’Europe avec des ressources technologiques fortes sont de grands atouts. Nous avons de très bons ingénieurs, scientifiques, de très bons développeurs, et une forte culture entrepreneuriale.

Je suis très intéressé par l’ouverture de l’Acsel qui dépasse les silos catégoriels d’entreprises, rassemblant aussi bien des grandes entreprises et des banques, que des startups. L’Acsel est un forum privilégié pour favoriser l’échange et la discussion entre des acteurs qui n’ont que rarement l’occasion de se rencontrer. Au-delà de la fintech, nous réfléchissons aussi au retail, autre axe de travail de l’association. Il est donc intéressant pour Truffle Capital de participer à ces travaux et nous avons probablement un rôle à jouer, étant au carrefour des startups et des grands groupes financiers.

 

  • Au vu de votre poste au sein de Truffle Capital et de votre implication à l’ACSEL au sein du Conseil d’Administration, comment comptez-vous favoriser le rapprochement entre grands groupes et start-ups au sein de l’Acsel ?

 

L’Acsel a la particularité de réunir un panel diversifié d’acteurs majeurs et de grands groupes de plusieurs industries, dont une partie importante est intéressée par l’agilité, la créativité et l’innovation des startups, qui constituent un écosystème qui ne leur est pas facilement accessible. Réciproquement, les startups ont peu d’occasions d’échanger et de partager avec les dirigeants des grands groupes, dont elles veulent pourtant se faire connaître. Je perçois l’Acsel comme un carrefour entre acteurs industriels et startups. 

Au-delà, je souhaite œuvrer à la promotion de la France française et en particulier de la place de Paris dans le domaine de la finance et de sa transition numérique. L’Acsel peut capitaliser sur un large rayonnement, une forte notoriété et une bonne connaissance du secteur pour renforcer ce positionnement.

 

  • Au vu de votre expertise dans les domaines de la fintech et de l’insurtech, voyez-vous de grandes tendances qui se dessinent dans ces domaines en 2020 et dans les années à venir ?

 

Parmi les sujets saillants de l’année à venir, nous approfondissons les technologies autour du concept de conseil augmenté. Il s’agit de démultiplier la valeur ajoutée des conseillers pour leurs client grâce à des outils de ciblage et d’anticipation basés sur des technologies IA.

Nous suivons aussi de près l’analyse documents avec le traitement automatisé du langage, l’automatisation robotisée des process.

Dans le paiement, un nombre considérable d’innovations émergent actuellement, en allant vers une invisibilité accrue, étant inséré dans des expériences utilisateurs sans que l’on s’en rende compte.

 

  • Et le mot de la fin ?

 

Pour prendre conscience de l’ampleur du phénomène de la digitalisation et de la transformation numérique du monde de la finance, je me réfèrerai à ce qui s’est passé dans les télécoms il y a 25 ans, industrie à l’époque monopolistique qui s’ouvrit à la concurrence par la dérégulation mais aussi l’irruption de la technologie internet, et permit l’éclosion d’un monde nouveau, engendrant les réseaux sociaux et la digitalisation des communications… Aujourd’hui la finance et l’assurance connaissent non seulement une évolution réglementaire importante, à commencer par le crédit ou le paiement, mais aussi l’explosion de technologies autour de l’IA et bientôt de la blockchain. S’ouvre à nous pour les 10 à 15 prochaines années une passionnante période de transformation du le monde de la finance, qui verra prospérer des usages et services que nous n’imaginons pas encore aujourd’hui.

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