L’Acsel dans le cadre de ses réflexions sur le développement de la sharing economy et à l’occasion de la parution du Cahier « Sharing economy : le numérique au service des échanges collaboratifs » émet 3 recommandations pour faire de la France le pays phare de l’E-commerce.

  1. « Favoriser le financement de la sharing economy »

– création d’un fond spécial sharing economy de financement (PIA) ;

– accorder le statut d’entreprise innovante aux start-up de la sharing economy ;

– faciliter et stimuler l’investissement des particuliers dans les start-up de sharing economy ;

revisiter le statut d’auto-entrepreneur à l’aune des perspectives de la sharing economy (révision des plafonds notamment).

  1. « Réglementation et Confiance de la Sharing Economy »

Création d’une commission indépendante composée de plusieurs personnalités issues du monde économique et social mais aussi du numérique et de la sharing economy afin d’accompagner le pouvoir législatif et réglementaire dans la définition de nouveaux cadres.

  1. «Sharing Economy et Territoires ». Le rôle des collectivités territoriales parait clé tant pour stimuler les initiatives de la sharing economy que pour donner de la profondeur au marché domestique des champions nationaux déjà constitués.
  • Pour ce qui est de la stimulation et l’émergence de nouveaux services, il semble que la sharing economy prend ses racines dans des liens ultra locaux qui ensuite trouvent leur modèle économique par le passage à une échelle plus importante. Les collectivités territoriales pourraient donc apporter leur soutien public à la réflexion sur l’amélioration du bien-être commun par la mise en place de nouveaux services locaux à la personne issus de la sharing economy. Elles pourraient également organiser des appels à projet.
  • Quant au rôle de soutien aux champions nationaux, il part du constat que les sociétés telles que BlablaCar, KissKissBankBank, s’appuient sur un marché de 65 millions d’utilisateurs quand leurs concurrents américains, chinois ou encore indiens bénéficient d’un marché domestique de plusieurs centaines de millions de personnes. Dans la première phase de développement d’un service de sharing economy seuls 5 à 10% de la population l’adopteront rapidement, ce qui rapporté à une base de 65M ou de 300M de personnes change fortement les perspectives de court et moyen terme d’un projet et donc sa capacité de levée de fonds. Si les collectivités territoriales accompagnent et recommandent les usages de services de sharing economy plus rapidement au niveau local, c’est 15 ou 20% de la population qui constitue le bassin d’utilisateurs de la phase de décollage, le désavantage démographique français est alors en partie compensé.

Les collectivités peuvent favoriser l’émergence des services de sharing economy au niveau des territoires grâce à trois actions complémentaires : le recensement, le maillage de territoire et la labélisation.

  • Recenser: Demander à ce que les collectivités territoriales et les entreprises publiques procèdent au recensement des ressources sous-utilisées éligibles aux services de la sharing economy .
  • Mailler le territoire : Le déploiement des services de sharing economy supposant un maillage territorial suffisant, sur quels lieux de service public s’appuyer ? (exemple : maisons de services, Postes etc.). Quel maillage territorial pour les projets de FabLab ?
  • Labéliser : Les services de sharing economy ne sont pas encore identifiés comme tels. Une labellisation par une entité publique pourrait favoriser l’émergence de nouveaux projets et leur financement. Une des pistes pourrait être d’ajouter au cahier des charges du label French Tech les services de la sharing economy .

cahiers-Acsel-Sharing-Economy L’ étude sur la sharing economy est basée sur les témoignages d’une cinquantaine d’acteurs représentatifs de l’économie collaborative tant en France qu’aux Etats-Unis.

La publication a pour objet de :

  • Comprendre les concepts économiques opératoires de la sharing economy.
  • Mesurer l’impact de la sharing economy sur les entreprises traditionnelles qui s’interrogent aujourd’hui sur la façon de l’appréhender (nouveau volet de la RSE ou nouveau business model ?) et plus globalement l’ apport de l’économie du partage dans l’économie.
  • Formuler des recommandations aux pouvoirs publics pour développer la sharing economy qui incarne un changement majeur des usages de consommation et le rapport à la propriété.

Nouveau Cahier de l’ACSEL «Sharing economy :
le numérique au service des échanges collaboratifs »
Préface de Nicolas Colin – Auteur : Olivier Bitoun
Téléchargez la version numérique

L’observation de la sharing economy pose la question de savoir comment l’outil numérique a transformé les échanges collaboratifs informels en une activité économique à part entière. L’économie collaborative doit son succès à sa capacité de recensement des actifs inutilisés pour les mettre à disposition, en les monétisant ou non, auprès d’une demande ciblée et agrégée. Elle opère à la manière d’une plate-forme et croît d’autant plus rapidement qu’elle intègre la géolocalisation et l’actualisation en temps réel. Du point de vue du développement social, certaines applications de la sharing economy peuvent avoir des effets vertueux en révélant des potentiels inexploités par une communauté qui se digitalise : les parcs de véhicules, des bureaux, les emplacements de parking et les surplus de tous genres sont autant d’exemples d’offres potentiellement disponibles et partageables.

Les facteurs clés :

  • Le développement : pour qu’un nouveau service de sharing economy puisse fonctionner, il a besoin d’atteindre une couverture minimale d’utilisateurs. Dès lors, on comprend que se pose une nouvelle problématique : celle du temps.
  • La plate-forme : la nécessaire organisation de ces services en « plateforme» pose un risque réel pour le développement de ce secteur.
  • La confiance : la multiplication des échanges de pair à pair dans le monde réel renforce le besoin en « fonctions de réassurance » des plates-formes de sharing economy. La plate-forme du service joue ici un rôle clef dans la mesure où elle devient le « tiers de confiance ».
  • La réglementation : les services de sharing economy se développent dans un nombre croissant de secteurs et rendent obsolète la législation censée les encadrer. La question qui se pose pour le pouvoir législatif et réglementaire est de savoir s’il saura proposer un nouveau cadre aux acteurs de la sharing economy afin de permettre leur développement tout en accompagnant les entreprises traditionnelles dans la transformation de leur modèle. L’enjeu est d’autant plus essentiel que la transformation en cours va impacter tous les aspects de la vie économique et sociale.
  • L’impact sur les entreprises traditionnelles : fondées sur la production et la distribution de biens et de services, comment les entreprises intégreront-elles des services de sharing economy ? L’envisagent-elles comme des services de RSE, une opportunité pour leur développement ou comme un facteur de risques pour leur business model historique ?
  • L’impact sur la politique numérique : les initiatives de sharing economy étant orientées « services » et non «infrastructures», la question de leur reconnaissance et leur intégration à une politique industrielle numérique se pose. Pourtant, des effets vertueux pour l’intérêt général sont fréquemment mis en avant. Sans une juste compréhension du phénomène, la sharing economy risque de ne pas être perçue comme porteuse d’une croissance mesurable. La « valeur ajoutée distribuée » ne s’appréhendant pas facilement, comment la mesurer ? Quel observatoire statistique ?
  • Le marché européen : la taille des acteurs américains de la sharing economy pose la question de savoir si des concurrents à l’échelle européenne sont possibles ? Comment favoriser leur apparition ? Dans quelles conditions de financement ?
  • L’impact pour les « services publics locaux » : force est de constater que le développement de certains services de sharing economy offre un « service public » à ses utilisateurs dans des domaines divers : transport, services de formation, prêt de biens et échanges de services, etc. Dès lors, impossible de l’exclure de la réflexion des compétences des collectivités locales. Quel rôle peuvent-elles jouer ? Peut-on imaginer des complémentarités ? Comment concilier des initiatives individuelles qui peuvent remettre en cause des services assurés aujourd’hui par des collectivités locales ? Inversement, comment optimiser des services de sharing economy qui permettront aux collectivités locales de se concentrer sur leurs compétences initiales ?


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